Victoire Chevreul durant la formation de Reporter de Guerre à l’ISFJ.
Jeudi 16 octobre, Victoire Chevreul, journaliste indépendante, est venue donner une formation de journaliste reporter de guerre à l’ISFJ Paris. Elle prend la forme de trois rencontres avec des étudiants volontaires afin de les sensibiliser à cette branche particulière du journalisme.
“Quand on est reporter de guerre, il n’y a pas de gentil ni de méchant, il n’y a que la vérité du terrain qui compte”. Victoire Chevreul a l’expérience du terrain. Journaliste indépendante, elle a notamment couvert le conflit entre l’Ukraine et la Russie, et ce, des deux côtés du front. Elle raconte aux étudiants qu’elle est partie en Ukraine en 2014 au moment de la révolution de Maïdan durant laquelle des violentes manifestations avaient éclaté dans la capitale. Ces événements ont été les prémices de la guerre actuelle. “Je suis partie avec un guide du Routard, des dictionnaires et des contacts trouvés sur Facebook afin de dénicher un fixeur”, raconte-t-elle, “et j’ai rejoint le Donbass à l’est de l’Ukraine, une zone au cœur du conflit”.
Être journaliste sur le front
Son expérience du terrain lui a permis d’acquérir une approche différente de la guerre, avec la vision des deux camps. C’est pourquoi cette première séance de formation s’intitulait “Couvrir les conflits : comment éviter le manichéisme ?” ou comment traiter l’information dans la complexité de la guerre. “Pour retranscrire au mieux la situation du front, la neutralité est impérative”, explique-t-elle aux étudiants. La réalité du terrain doit être relatée sans aucun parti pris. Or, dans des situations extrêmes comme celle-ci, il est difficile de garder son objectivité. Entre les couvre-feux à Donetsk, le danger permanent, l’évolution de la guerre avec les drones et l’omniprésence de la mort, rester professionnel est compliqué. “La guerre”, dit-elle, “c’est aussi l’attente, le silence, les doutes”. Cette formation a pour but d’informer les étudiants sur tout ce qui englobe le métier de reporter de guerre, de l’importance de l’information en période de conflit jusqu’aux dangers permanents. Les prochaines séances se tiendront le 18 novembre et le 2 décembre sur le campus de l’ISFJ Paris.
