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Quelles sont les menaces qui pèsent sur la liberté de la presse ?

Actualité publiée le 8 juin 2023

Dans le contexte actuel, on note une recrudescence des menaces contre la liberté de la presse. Elles peuvent prendre la forme de violence contre les journalistes, de harcèlement juridique, de désinformation et même de censure. Zoom sur les menaces qui pèsent sur la liberté de la presse et sur les solutions pour lutter contre elles. 

Visuel - menace liberté de la presse

Menaces contre les journalistes : une atteinte à la liberté de la presse 

Les journalistes du monde entier sont de plus en plus régulièrement menacés ou font l’objet de violences physiques et psychologiques. On peut prendre l’exemple du journaliste Peter De Vries qui a été victime d’une attaque grave après avoir interviewé un témoin de l’accusation dans une affaire mettant en scène un chef d’un gang de trafiquants de cocaïne. Le journaliste a succombé à ses blessures moins de dix jours après que sa voiture ait été criblée de balles dans un parking. 

Cet exemple illustre le fait que de nombreux journalistes et reporters risquent leur vie à travers le monde en vue de proposer une véritable information. Selon l’Unesco, en 2020, on dénombre 62 journalistes tués uniquement pour avoir exercé leur métier et mis en lumière la vérité. Par ailleurs, les violences physiques envers les journalistes ont aussi lieu lors des manifestations. Ces altercations et agressions sont la conséquence du phénomène de média bashing considérablement relayé par les réseaux sociaux. 

Face au nombre de violences accrues vis-à-vis des journalistes professionnels, l’Unesco propose aux États membres un plan permettant de mettre en place des mécanismes de prévention, de protection et de poursuites. 

Les violences et les abus faits aux journalistes professionnels et qui pèsent directement sur la liberté de la presse visent majoritairement les femmes. Partout dans le monde, les journalistes sont exposés aux menaces, aux abus, aux enlèvements et même à la torture. Les femmes font partie des plus ciblées. 

Une nette majorité de femmes journalistes professionnelles déclarent faire l’objet de menaces, d’intimidations ou d’insultes en ligne. Ces propos ont pour but de les rabaisser, de les humilier, de susciter la peur et donc le silence. Le discrédit professionnel fait également partie des abus dont elles sont régulièrement les victimes. 

 

Pourquoi lutter contre les menaces à la liberté de la presse ? 

La liberté de la presse est attaquée dans tous les pays du monde, qu’il s’agisse des régimes démocratiques, autoritaires, des pays modernes ou en voie de développement. L’Unesco, grâce à son plan préventif, travaille auprès des États membres en vue de diminuer le nombre de menaces directes envers les journalistes. 

Il est aussi important que les juges et les procureurs de la république soient formés pour défendre la liberté de la presse. En effet, et bien malheureusement, dans les cas d’agression de journalistes, les auteurs ne sont ni retrouvés ni poursuivis. Les professionnels de la justice peuvent agir en alertant dans le cas d’un journaliste faisant l’objet de nombreux procès pour diffamation ou ayant porté plainte plusieurs fois. 

Ils peuvent également effectuer des contrôles en surveillant le nombre de messages de haine ou d’insulte que reçoivent les journalistes sur Facebook ou les autres réseaux sociaux. Enfin, le système de justice peut mettre en place des procédures pénales plus rapides et efficaces en cas d’attaque de journalistes. L’Unesco forme de nombreux fonctionnaires judiciaires via des ateliers sur le droit de la presse et des journalistes et propose de suivre des webinars en ligne. 

Pour lutter contre ses menaces faites à la presse et à sa liberté, on peut promouvoir des canaux de diffusion et des médias reconnus comme viables, professionnels et alternatifs. Il est possible de favoriser les radios communautaires et de mettre en lumière des blogs ou des journaux digitaux reconnus pour leur travail. 

Visuel - menace liberté de la presse

Censure et menace à la liberté de la presse 

La censure est aussi une forme de menace à la liberté de la presse qui est très régulièrement pratiquée, notamment sous les régimes autoritaires. Dans ces contextes politiques liberticides, les journalistes sont contraints à divulguer une information biaisée, si ce n’est erroné et à véhiculer une image positive du système. Les contrevenants risquent la torture, la prison à vie, voire la peine de mort en fonction du pays dans lequel ils travaillent. 

L’autocensure est une nouvelle forme de menace qui pèse considérablement sur la liberté de la presse dans tous les pays du monde. La privatisation, l’entrée en bourse et le besoin d’investissement financier des grandes rédactions historiques présente un risque pour la liberté des journalistes. Lorsqu’un journal est majoritairement détenu par un entrepreneur privé, il est très important que sa rédaction mette en place une ligne éditoriale à laquelle elle se tient sans orienter ses propos. 

 

Pourquoi lutter contre les menaces qui sont faites à la liberté de la presse ? 

La liberté d’expression et la liberté de la presse sont des droits fondamentaux qui permettent la libre circulation des idées. Ces principes offrent au public de mieux comprendre le monde qui l’entoure et garantissent le progrès humain. 

Notons que l’être humain perçoit le monde et interagit avec lui en fonction des informations qu’il a à sa disposition et qui lui permettent de décrypter son environnement. C’est donc pour cette raison que la liberté de la presse est cruciale pour permettre aux personnes d’obtenir une vision globale, variée et véridique de l’actualité ainsi que de l’information. 

Les menaces à la liberté de la presse impactent directement la démocratie et favorisent la désinformation et la censure. Les journalistes professionnels apprennent à faire face au phénomène de désinformation, notamment sur des questions de santé liée aux pandémies mondiales et au réchauffement climatique. 

L’ISFJ est consciente de l’importance de la liberté de la presse ainsi que des menaces qui pèsent sur elle actuellement. Elle sensibilise ses étudiants à l’importance de ses droits fondamentaux ainsi qu’à des comportements préventifs et alertes.  

La journée mondiale de la liberté de la presse (le 3 mai) a été l’occasion pour l’ONU de mettre en lumière les menaces que subissent les professionnels et de promouvoir des solutions pratiques et efficaces.

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