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Animateur radio : comment le devenir ?

Actualité publiée le 27 février 2023

C’est un des principaux médias de l’information contemporaine : la radio ne perd pas de son attrait et continue d’attirer les auditeurs comme les professionnels. Elle a entamé sa transition numérique, en investissant le digital et en proposant de nouveaux formats. Comment, dans ce contexte, être certain de devenir animateur radio ? 

Visuel - devenir animateur radio

Quel est le profil pour devenir animateur radio ? 

 

Pour devenir animateur radio, il faut se construire un bagage de compétences et un profil professionnel spécifique qui allie attrait personnel pour le format audio et capacités techniques. 

Un animateur radio doit se sentir à l’aise face à un micro et être capable (grâce à un entraînement quotidien) de parler de manière claire, distincte et mesurée. Si certains excellents animateurs radio sont reconnaissables à leur voix ou aux modulations de leurs discours, il n’en demeure pas moins qu’ils s’expriment tous de manière technique et intelligible. 

L’animateur radio sait également improviser, il dispose à ce titre d’une excellente culture générale qui lui permet de rebondir face à tous les sujets et en de nombreuses situations. Il peut également avoir préféré se spécialiser dans une branche, une filière ou un secteur spécifique : musique, art, politique, etc. 

L’animateur radio doit aussi savoir proposer du contenu de qualité, original et personnalisé. Il sait donc élaborer l’intégralité de ses interventions, limiter son propre temps de parole et celui de ses intervenants, faire intervenir les bons chroniqueurs, journalistes ou invités et même produire lui-même ses contenus. À ce titre, il justifie souvent de compétences en réalisation : utilisation d’une table de mixage ou d’un logiciel de diffusion, par exemple. 

 

Devenir animateur radio : préférer un parcours en journalisme 

 

C’est un fait, la très grande majorité des animateurs radio qui sont parvenus à faire carrière ont suivi à l’origine une formation en journalisme. Certains ont même exercé dans le secteur, en agence de presse ou dans une rédaction papier avant de bifurquer vers l’audiovisuel. 

Une formation en journalisme consiste donc en la meilleure solution pour développer des compétences techniques permettant d’élaborer du contenu de qualité, tout en sachant modeler son support. Au fil de ces cursus spécialisés, on apprend les méthodes de l’enquête journalistique, la diction professionnelle, la création d’une émission ou encore la structure d’une chronique radio. 

Aujourd’hui, il faut privilégier une formation en journalisme qui comporte des éléments d’apprentissages du journalisme web, web radio et podcast. La formation doit en effet permettre de comprendre les contraintes et les enjeux de ces nouveaux formats. Elle doit par ailleurs proposer des modalités d’apprentissage pratique en vue de maîtriser les outils logiciels de création de ces supports digitaux. Un animateur radio contemporain se doit par exemple de connaître les bases de l’audiovisuel, du montage, de la diffusion ou encore de la construction d’un podcast. 

C’est ce que propose l’ISFJ : un parcours spécialisé en journalisme qui bénéficie d’un très haut niveau académique et qui prend en considération les récentes évolutions du secteur. Grâce à sa modalité d’apprentissage en alternance, à ses nombreux travaux pratiques et à ses spécialisations, le cursus Journalisme de l’établissement permet de devenir animateur radio dès l’obtention de son diplôme. 

Un animateur radio qui débute sa carrière peut immédiatement obtenir un salaire attractif : plus de 35 000 euros bruts en moyenne. La grille tarifaire du métier varie considérablement en fonction des structures et des personnalités.

Quelles sont les missions d’un journaliste photo ?

Actualité publiée le 22 février 2023

Le journaliste photo, parfois également appelé reporter photo, prend en charge diverses missions dans le cadre de son travail. Qu’il exerce sur le terrain, pour une rédaction nationale ou locale ou encore sur le web : quelles sont ses missions ? 

Visuel - missions journaliste photo

Apporter du contenu visuel : la mission principale du journaliste photographie 

 

Le journaliste photo est chargé de fournir à sa rédaction du contenu visuel (photographique) en vue d’illustrer, d’expliquer ou d’éclaircir le propos des articles qui sont publiés. Il peut travailler seul et, dans ce cas de figure, les autres journalistes de la rédaction le contactent afin de l’informer des sujets qui doivent paraître ou de leurs besoins en termes de visuels. Sachez que le journaliste photo peut mener à bien ses missions en tant que salarié d’une agence photographique, d’une rédaction journalistique ou même en indépendant (il vend alors ses services à ces entreprises spécialisées dans l’information). 

Le journaliste photo peut également travailler en duo, avec un journaliste rédacteur par exemple. Quand c’est le cas, le journaliste photo suit toutes les étapes de production d’un reportage ou d’un article en menant à bien sa mission de capture de prise de vues. Il peut être amené à effectuer ses clichés sur le terrain, ce qui est principalement le cas lorsqu’il doit couvrir l’actualité (meeting politique, événement sportif, etc.). S’il participe à l’élaboration d’un reportage complet, il lui faudra accompagner son collaborateur dans un travail d’enquête, afin de faire paraître les justes sources photographiques. 

En somme, les missions du journaliste photo varient selon ses modalités de travail et le contexte dans lequel il se trouve : 

– La réalisation de reportages photos. 

– La couverture des faits d’actualité, et plus précisément leur illustration photographique. 

 

En quoi consiste la mission technique du journaliste photo ? 

 

Le journaliste photo est un expert qui porte deux casquettes techniques : celle de journaliste et de photographe. Sur le plan journalistique, il doit faire preuve du même haut niveau de connaissance que ses homologues spécialisés dans la rédaction, la présentation ou l’animation radio. Ses rendus sont de haut niveau qualitatif, adaptés à la ligne éditoriale de l’agence avec laquelle il travaille et apportent une valeur ajoutée au support qu’ils illustrent. 

C’est également un photographe aguerri, qui sait choisir le bon matériel, adapter son équipement à ses besoins techniques et monter seul ses reportages. À ce titre, il lui faut aujourd’hui maîtriser un très large panel d’outils afin de remplir ses missions dans le contexte numérique et digital de l’information contemporaine. 

Le journaliste photo connaît donc les logiciels professionnels de la post-production, du montage et de la retouche photo. Il peut alors décider de prendre en charge des missions liées au journalisme audiovisuel et travailler avec des photographies et des vidéos. On voit par ailleurs de nouvelles spécialités émerger, dont des journalistes qui travaillent intégralement depuis leur smartphone. Dans le MOJO, les journalistes photo savent capturer des clichés de très haute qualité via un téléphone portable dernière génération, les publier seul ou les fournir dans les bons formats et sans endommagement à leurs rédactions partenaires. 

Grâce à l’enseignement de très haut niveau académique et technique proposé à l’ISFJ, les étudiants du parcours journalisme de l’établissement apprennent très vite à prendre en main toutes les missions du journaliste photo contemporain. 

Le journaliste photo, après quelques années d’expérience sur le terrain, peut devenir reporter d’image ou encore responsable du service photo au sein d’une grande agence de presse.

Comment produire un podcast ?

Actualité publiée le 15 février 2023

Le format du podcast séduit de nombreux auditeurs. Il y en a pour tous les goûts et sur tous les sujets : politique, musique, humour, science, etc. Les fichiers audio sont disponibles sur toutes les grandes plateformes de streaming, en abonnement ou en audition ponctuelle. Comment produire son propre podcast ? 

Visuel - Produire un podcast

Produire seul un podcast : étapes incontournables 

 

  • Trouver le bon sujet 

Le concept d’un podcast, c’est ce qui garantit son succès. Pour pouvoir supporter la production de plusieurs épisodes, il est important que le thème soit large et facilement fractionnable. 

 

  • Structurer ses épisodes 

Cette étape découle naturellement du choix du thème du podcast. Attention à bien déterminer la durée des épisodes : optez-vous pour un format long ou court ? À l’occasion de cette étape, pensez à préparer les scripts de chaque épisode et à contacter les invités en décrivant l’objectif de leur intervention. 

 

  • Choisir un nom attractif 

Le choix du nom de votre podcast est crucial afin d’attirer l’attention des auditeurs. Rappelez-vous que votre émission sera proposée sur les plateformes de streaming : en ligne, les internautes sont face à un nombre de choix colossal. Vous devez donc vous démarquer de la concurrence au moyen d’un titre qui plaît, questionne ou fait polémique. C’est aussi pour cette raison qu’il faut choisir une cover (une image) qui représentera votre podcast qui soit cohérente avec votre thème, le ton que vous employez et le public auquel vous vous adressez. 

 

Les étapes techniques pour produire un podcast 

 

Une fois ces étapes préalables déterminées et structurées (au format papier ou numérique), il faut passer à la production à proprement parler. 

En premier lieu, déterminez le matériel technique dont vous aurez besoin : systèmes de captation, équipement de transmission, logiciel de montage, etc. Choisissez aussi l’espace d’enregistrement : chez vous ou en studio par exemple. S’il est tout à fait envisageable d’enregistrer son émission depuis son smartphone et chez soi, il faut rester attentif aux éléments audio qui entachent la qualité finale du podcast : son de frottement, mauvaise balance des pistes, etc. Sur la Toile, il existe plusieurs solutions gratuites d’enregistrement comme Audacity ou Garage Band pour n’en citer que deux. 

Il en va de même pour les logiciels de montage, Internet en offre de très nombreux en libre accès. Le montage est une étape cruciale pour proposer un produit fini et de qualité professionnelle. Ajouter de la musique, un fond sonore ou des effets audio sont des techniques qui font vivre un podcast, accroissent l’attention de l’auditeur et incitent le public à écouter l’intégralité des épisodes proposés. 

Pensez d’ailleurs à apporter une attention spécifique à la promotion du podcast. Mettre en avant votre émission sur les bonnes plateformes, le relayer sur les réseaux sociaux ou le poster sur les bons profils d’influenceurs permet au public de découvrir votre émission. Pour y parvenir, multipliez les contacts professionnels et créez un véritable réseau dynamique et réactif, qui saura soutenir la sortie de votre émission sur la Toile. 

S’il existe de nombreux outils aisément accessibles, produire un podcast de qualité requiert de se former à la maîtrise des techniques professionnelles de l’information et du montage audiovisuel. Méthodologie journalistique, enregistrement des pistes, montage et présentation sont enseignés au sein du parcours Journalisme de l’ISFJ. 

Le podcast, c’est un format d’émission audio qui a le vent en poupe. Très actuel, il doit répondre à des codes entre qualité journalistique et attractivité digitale que seuls les professionnels connaissent et maîtrisent parfaitement.

Quels sont les 5 plus grands médias ?

Actualité publiée le 8 février 2023

En France, comme à l’international, la scène médiatique est dominée par cinq entités : la presse, la télévision (le cinéma compris), l’affichage, la radio et Internet. Comment fonctionnent ces grands médias et quels sont leur impact sur le public ? 

Visuel - 5 grands médias

Classique mais néanmoins actuels : la presse et la radio 

 

Premier média à avoir existé, le journal papier est considéré comme le plus grand média en termes d’historicité. S’il doit désormais partager l’audience avec un lectorat très diversifié (et qui apprécie les nouvelles formes numériques de contenu informatif), la presse écrite reste omniprésente dans le paysage médiatique. Des premières gazettes aux abonnements mobiles des grandes rédactions, le journal évolue au regard de la société. 

La presse écrite continue d’être un puissant média de communication de l’information. Il en va de même de la radio, qui occupe une place de choix au classement des plus grands médias. Ancienne, elle est très répandue de par le monde et connaît des records d’audience, notamment sur les plages horaires matinales et fin d’après-midi. 

Les médias radio et presse écrite permettent également la diffusion d’un contenu marketing et publicitaire, bien que la part de ce contenu doive rester minime. L’affichage en revanche, est le plus grand média qui existe pour transmettre un message promotionnel. Auparavant, il permettait de faire passer au citoyen des informations de dernière minute en place publique et d’être visible par tous. Aujourd’hui, l’affichage fait intégralement partie de l’espace urbain et est presque exclusivement utilisé à des fins commerciales. 

 

Le média Internet : le plus grand actuellement ? 

 

À ces trois plus grands médias doivent impérativement être ajoutés la télévision et le cinéma, qui ont un profil hybride : entre numérique et traditionnel. Longtemps en tête de file des médias les plus grands, la télévision a battu des records d’audience en s’inscrivant dans le quotidien de tous les foyers. Aujourd’hui accessible en ligne et en replay, elle conserve une place de choix. 

L’essor des nouvelles technologies est venu considérablement bouleverser les modes de vie et la diffusion de l’information. Omniprésent, le téléphone mobile connecté est l’appareil plébiscité par une forte majorité de la population mondiale pour accéder à l’information. Par là même, les formes des contenus ont explosé en diversité : vidéos, posts sur les réseaux, articles de blog, parutions sur les versions digitales des grands journaux, etc. 

C’est ce qui tend à faire d’Internet le premier de tous les grands médias : la pluralité de forme et de contenus qu’il comprend. Sur le net, on peut profiter d’une information radio, télévisuelle, écrite ou encore de publicités ciblées. 

Consciente de l’importance des 5 plus grands médias sur la scène politique et citoyenne, l’ISFJ prend soin d’inclure des modules d’apprentissages techniques dans chaque grande catégorie de supports de l’information. 

Les cinq grands médias qui occupent l’espace informatif font preuve d’un pouvoir colossal sur leur public. Ils influent sur leurs opinions, leur mode de pensée : ils sont garants des systèmes politiques démocratiques. Leur rôle central dans la société civile doit impérativement être protégé au moyen de l’éthique journalistique, qui garantit la diffusion d’informations viables et objectives.

Journalisme : quelle voie de spécialisation choisir ?

Actualité publiée le 2 février 2023

Il existe autant de spécialités en journalisme qu’il y a d’intérêt du public ou de professionnels pour traiter un sujet en particulier. Si se spécialiser est désormais devenu incontournable, quels conseils suivre pour bien choisir sa voie en journalisme ? 

Visuel - choisir sa voie en journalisme

Pourquoi se spécialiser en journalisme ? 

 

Le développement fulgurant des nouvelles technologies et le haut niveau de qualification de très nombreuses filières contraignent les journalistes à se spécialiser. Acquérir une expertise pointue dans un domaine leur permet de divulguer une information viable et vérifiable en un temps plus court. 

Expert de son domaine, le journaliste spécialisé dispose d’un socle de compétences qui lui permet de rapidement déterminer la probabilité de la véracité d’une information. Ses recherches sont alors plus rapides, ciblées et aboutissent à un travail de meilleure qualité. 

S’il travaille pour une rédaction spécialisée, il pourra activement contribuer à faire avancer l’état de ses connaissances dans son secteur de prédilection. Pour un journal grand public ou une émission de radio à large audience, il sera grâce à ses connaissances, véritablement en mesure de rendre son discours intelligible à un public de non-initié,  prenant part de ce fait à la démocratisation de l’information et du savoir. 

 

Comment choisir sa voie en journalisme ? 

 

Il n’existe pas de parcours professionnel type en journalisme, les journalistes qui réussissent démontrent tous d’une expérience unique. Ce qui les a conduits à privilégier une filière de spécialisation plutôt qu’une autre, ce sont leurs goûts ou les occasions qui se sont présentées durant leur parcours universitaire et professionnel. 

Il est donc important de démontrer en premier lieu d’une appétence réelle pour un domaine. Curiosité ou passion, l’intérêt pour une filière s’exploite ensuite au niveau technique en transformant ses qualités naturelles en compétences professionnelles. Ainsi, pour choisir son domaine de spécialité, il n’y a pas de règle. 

Certains étudiants choisissent dès le baccalauréat une filière qui déterminera plus tard leurs domaines de prédilection : série littéraire pour les journalistes culture ou encore économique pour les experts de la finance. Mais cette sectorisation des spécialités n’est plus aussi rigide qu’auparavant. 

Les systèmes de passerelles entre les divers parcours universitaires et les formations techniques en journalismes offrent aux étudiants de choisir une spécialisation tout au long de leurs études, voire parfois d’en changer. Attention cependant, les recruteurs du secteur de l’information apprécient des profils démontrant d’un intérêt précoce pour le journalisme. S’il n’est donc pas requis de se spécialiser dès l’obtention du baccalauréat, entamer en bac +1 un parcours orienté dans le journalisme et le poursuivre jusqu’à l’obtention d’un Mastère est en revanche vivement appréciée. 

 

Quelles sont les voies à privilégier en journalisme ? 

 

Il n’existe pas à proprement parler de filière de spécification à privilégier en journalisme. En effet, l’information journalistique regroupe tous les sujets d’actualité et englobe toutes les disciplines imaginables. Il est cependant important d’être attentif aux tendances et aux attentes des lecteurs afin d’anticiper leurs besoins en termes d’information. Par exemple, de nos jours, les journalistes spécialisés en Big Data, en digital ou en environnement sont recherchés par de nombreuses rédactions. 

À l’inverse, les filières plus traditionnelles conservent leur attrait, il est donc vivement conseillé aux étudiants désireux de faire carrière dans le journalisme de choisir une école qui offre plusieurs options de spécialisation dont à minima : journalisme de mode, politique scientifique et sport. 

 

L’ISFJ permet à ses étudiants d’expérimenter ces secteurs grâce à différents modules de formation. Cet enseignement de haut niveau est accompagné de nombreux stages en alternance, qui constituent une seconde possibilité de se spécialiser en se formant au contact des rédactions expertes d’un secteur. 

 

Bien choisir sa voie est crucial en journalisme. À la fois pour s’épanouir pleinement dans ses études et dans sa vie professionnelle ainsi que pour s’assurer d’un emploi à l’issue de son parcours universitaire. 

ISFJ feat Konbini : séminaire nouveaux médias des première année

Actualité publiée le 30 janvier 2023

Apprendre le journalisme et les nouveaux modes de consommation de la presse ; c’est la mission de l’ISFJ. Nos premières années ont suivi une semaine spéciale nouveaux médias en compagnie de Guillaume Aubert, ancien directeur de la création chez Konbini. L’objectif : pitcher une toute nouvelle capsule vidéo dédiée aux interviews.

Visuel - Séminaire Konbini

Séminaire : la prez’

 

Une semaine égal un objectif à l’ISFJ, l’Institut Supérieur de Formation au Journalisme. Cette fois-ci, nos étudiants de première année attaquent le sujet des nouveaux médias. Avec des concepts qui s’adaptent aux jeunes auditeurs, et des plateformes dynamiques comme les réseaux sociaux (TikTok, Instagram, Twitter…), ces nouveaux médias s’inscrivent bien souvent dans la catégorie “média engagé”. C’est le cas de Brut, du Démotivateur, du Loopsider, de Neo mais également de Konbini. Ce média, leader chez les jeunes consommateurs, était présent cette semaine à l’ISFJ en la personne de Guillaume Aubert.

Ancien directeur de la création chez Konbini, freelance depuis quelques mois, Guillaume n’en est pas à son premier cours sur le campus de Vaugirard. C’est déjà la troisième fois qu’il vient former les jeunes journalistes de l’ISFJ. Il enseigne l’art et la manière de mettre les réseaux sociaux au service de l’actualité et de l’information sans jamais se séparer de la légèreté de chaque plateforme. Cette semaine donc, challenge pour les premières années, ils doivent : trouver un concept original d’interview ainsi qu’un nom, proposer une nouvelle capsule éditoriale, réaliser et monter une vidéo maquette, puis pitcher leur idée au restant de la classe.

Konbini

 

Média français de référence chez les 15-34 ans, Konbini s’impose sur les réseaux sociaux. Le groupe possède des dizaines de formats, “d’encapsulages”, différents comme “Track ID”, “la 3e va vous surprendre”, ou les “Fast and Curious”. Autant de façons différentes de faire vivre l’actualité, d’interviewer des icones pop, de dresser des portraits saisissants de créateurs et de militants. Ces formats sont étalés sur le plus de sujets pop-culture possibles, huit pôles en tout : Konbini original, Konbini arts, Konbini bilingue, Konbini techno, Konbini radio, Konbini sport, Konbini news et Konbini food. Résolument optimiste, en décalage avec les canaux d’informations dits “classiques”, le média communique de façon unique.

Cette semaine donc à l’ISFJ, c’est une plongée exclusive dans l’univers de Konbini. Guillaume les fait fonctionner exactement comme il supervisait ses anciennes équipes créatives.

· Etape 1 : Briefing des étudiants sur le sujet choisi (les jeunes rappeurs) et présentation de la charte Konbini

· Etape 2 : Brainstorming sur les différents formats vidéo possibles

· Etape 3 : Définition des grandes lignes de leurs projets (concept, base ligne, nom)

· Etape 4 : Tournage et montage de la maquette

· Etape 5 : Préparation de la présentation orale

· Etape 6 : Pitching du projet et debriefing de l’intervenant

 

Konbini et ISFJ : objectif nouveaux médias

Passion diapo

 

Créer un nouveau format vidéo, concrètement, qu’est-ce que ça implique ? A l’aide de son diaporama emblématique, Guillaume Aubert expose point par point la check-list du 20/20. Premièrement, il faut adopter la charte Konbini : les couleurs, le rythme, le ton, l’ambiance. Les projets des étudiants doivent parfaitement pouvoir se fondre dans le feed Instagram ou la For You Page de TikTok du média. Créer un contenu qui touche une large audience mais qui soit totalement original (c’est à dire qui n’ai jamais été fait ailleurs). Trouver un nom de format et préparer une capsule éditoriale. Une capsule est une production écrite, orale ou audiovisuelle qui traite, de manière condensée, d’un sujet ou d’un thème qui dans ce cas précis, sera traité de façon journalistique. Elle a pour objectif d’apporter une information, ou un témoignage. Il faut également faire en sorte que l’auditeur apprenne quelque chose qu’il n’aurait pas pu savoir ailleurs.

C’est donc par groupe de 4 que les étudiants de l’ISFJ se lancent dans l’élaboration de tout nouveau concept d’interview pour interroger de jeunes rappeurs. Le plus gros du challenge résidant dans le fait que nos jeunes journalistes doivent trouver un moyen infaillible de capter l’attention des utilisateurs TikTok en quelques secondes seulement. En moyenne, un utilisateur décide s’il veut visionner une vidéo en entière dans les 3 secondes après en avoir vu le début. Guillaume délivre tout de même un dernier conseil avant de lancer la semaine de séminaire : “il faut que vous vous amusiez, parce que ça se sentira dans le montage”, et c’est résolument l’esprit de Konbini.

Focus projets

 

C’était l’un des moments les plus attendu de la semaine : le jour des présentations orales. C’est le jour de la semaine où la classe découvre les réalisations de tous les groupes. Ils ont tous préparer un diaporama (lui aussi charté Konbini) et s’apprêtent à pitcher leurs idées. Attention, il ne s’agit pas d’un exposé de groupe mais véritablement d’une mise en situation professionnelle. Leur but est de s’entraîner à vendre une idée de capsule éditoriale à de futurs employeurs. Pour cela, rien de mieux que de dévoiler une maquette vidéo de ce que pourrait donner le format.

De bonnes idées, ce n’est pas ce qui manque dans cette classe de première année. Entre les jeux de devinette, les impros musicales en piochant dans des bols, un dérivé du Twister, des interviews en voiture ou en salle d’arcade… Tout est soigneusement pensé pour immédiatement capter l’attention. La stratégie commune : faire passer les informations sous forme ludiques afin de la rendre plus digeste. Si ici il ne s’agit que de sujets légers (découvrir de jeunes artistes), ces formats pourraient, pourquoi pas, être repris pour parler de thèmes plus lourds. C’est aussi un des buts des nouveaux médias.

Visuel - Konbini séminaire

Comment devenir journaliste sportif ?

Actualité publiée le 22 janvier 2023

Spécialité incontournable de l’information et de l’actualité, le sport est un thème traité par toutes les grandes rédactions professionnelles. Comment devenir journaliste sportif ? 

Visuel - Journaliste sportif

Devenir journaliste sportif : maîtriser les techniques de l’information 

 

Le journaliste sportif est d’abord et avant tout un expert de l’information. Il maîtrise donc tout le processus d’élaboration, de création et de parution du contenu informatif propre à l’univers du sport. 

Concrètement, le journaliste sportif sait mener un travail d’enquête, vérifier et croiser ses sources, mettre en forme un propos technique et le faire paraître au sein d’une rédaction (spécialisée ou non). C’est donc un journaliste à part entière, qui doit aujourd’hui faire preuve d’un certain nombre de compétences : aisance rédactionnelle, excellente diction, maîtrise de la présentation en plateau TV, contacts professionnels et gestion de l’outil digital et audiovisuel. 

C’est pour cette raison que les étudiants qui souhaitent devenir journalistes sportifs prennent tout de même le soin de suivre une formation complète en journalisme. Forts de leur cursus complet sur 3 à 5 ans, ils peuvent aussi rebondir et trouver un emploi dans d’autres filières de l’information. 

Ce qui différencie le journaliste sportif d’un collaborateur généraliste, c’est son choix de traiter de sujets liés au sport. Pour parvenir à se spécialiser, le journaliste sportif a choisi une option sport à l’occasion de son cursus universitaire. En effet, son objectif principal est de traiter d’une thématique sportive et il doit donc être capable d’aborder son sujet de manière très technique et pointue ou de vulgariser son propos afin qu’il soit intelligible au plus grand nombre. 

 

L’expérience professionnelle : un incontournable pour devenir journaliste sportif 

 

La grande culture sportive du journaliste spécialisé contribue grandement à son succès professionnel. S’il a impérativement suivi une option de formation en sport, le journaliste sportif fait également preuve d’une longue expérience sur le terrain. 

Pour devenir journaliste sportif, il faut d’abord pratiquer au sein d’une multitude de rédactions spécialisées et avoir travaillé sur divers formats. Les recruteurs du secteur sont en effet très attentifs à ce que leurs collaborateurs aient cumulé suffisamment d’expérience professionnelle pour être complètement autonomes au plus tôt dans l’exercice de leur travail. 

Cette expérience professionnelle de plusieurs années aura permis au journaliste sportif d’approfondir ses connaissances dans l’univers du sport, mais aussi d’opter pour son format de prédilection. Il peut en effet travailler au sein d’une rédaction écrite, web ou radio et produire des articles écrits, des billets de blog, des vidéos ou même animer une chronique. 

Le journaliste sportif doit par ailleurs pouvoir prendre appui sur un carnet d’adresses actif et de confiance. Dans le cadre de ses reportages ou de ses interventions, il peut être amené à contacter d’autres experts de sa filière, des athlètes, des entraîneurs ou encore des chefs d’entreprise dans le sport. 

Grâce au parcours premium en alternance de l’ISFJ, les étudiants en Journalisme qui souhaitent devenir journalistes sportifs cumulent de l’expérience sur le terrain dès leur première année d’études et bénéficient d’un apprentissage structuré. 

Si la rémunération d’un journaliste sportif en début de carrière se situe aux alentours des 2000 euros mensuels, cette rétribution peut considérablement évoluer s’il est performant et expert de son secteur.

Module spécialisé : photo journalisme

Actualité publiée le 15 janvier 2023

Nouvelle semaine de séminaire pour les 4e année. Cette fois-ci, ils s’attaquent à un pilier du journalisme : le reportage photo. Accompagnés par Lisa Miquet, photographe professionnelle et intervenante à l’ISFJ, les étudiants doivent relever un défi. Celui de décrire un évènement, une actualité, avec une image plutôt que des mots. 

 

Visuel 1 - Module spécialisé : photo journalisme

© ISFJ |Première manipulation des appareils photo de l’école 

 

Il y a une multitude de carrières possibles dans le journalisme. De la presse écrite à la présentation TV, en passant par la radio : les options sont variées. Parmi tous ces choix, pas facile de déterminer sa spécialisation. C’est pourquoi l’ISFJ propose des semaines de modules spécialisés. Les étudiants peuvent toucher à chaque branche du journalisme et trouver celle qui leur correspond le mieux. Et, rien de mieux pour découvrir un domaine que d’être accompagné par de véritables professionnels en activité. Pour les 4e année, c’est le photo journalisme qui est sous le feu des projecteurs.

 

Le photo journalisme, c’est quoi ? 

 

C’est le partenaire privilégié de la presse écrite, web, et magazine. Le photo journalisme a toujours joué un rôle fondateur dans l’histoire des médias. Là où des mots n’engagent que la parole d’un reporter, le photoreporter peut les prouver à l’aide de son appareil photo avec un engagement et une approche plus artistique ou brute qu’il n’est permis de le faire dans un papier. 

Le photo journalisme connait son âge d’or après la Seconde Guerre mondiale. Les photographes, jusqu’alors considérés comme de simples illustrateurs, intègrent en masse les agences de presse. Parmi les plus célèbres et les premiers à sauter le pas on retrouve de grands noms de médias comme Life, Fortune et même Paris Match. Les photographes acquièrent très vite un tout nouveau statut, celui de photoreporter. Ils ne sont plus que des acolytes, ils deviennent des partenaires privilégiés pour les journalistes, formant ainsi des duos célébrissimes pour leur travail comme : Albert Londres/Moreau ou Joseph Kessel/Zucoon. 

 

2023 : les nouveaux visages du photo journalisme 

Daniella Zalcman 

Photojournaliste américaine et fondatrice de WomenPhotograph (une organisation qui soutient les femmes photojournalistes indépendantes). Elle travaille des sujets sociétaux aussi bien en couleur qu’en noir et blanc. Ses thèmes de prédilections : l’identité, l’homophobie et les différences culturelles. 

 

William Daniels 

Photographe documentaire français, William Daniels parcourt le monde pour photographier la maladie et les catastrophes (aussi bien humaines qu’environnementales). Il redonne une voix aux communautés vulnérables. Il a remporté le World Press Photo, les Pictures of the Year International et un Visa d’Or. 

 

Anastasia Taylor-Lind 

Cette photojournaliste anglaise a passé une dizaine d’année à photographier les femmes, la guerre et des questions sociétales. A l’aide d’histoire fortes, elle apparaît dans le TIME, le New York Time et le National Geographic. 

 

Visuel 2 - Module spécialisé : photo journalisme

© ISFJ | Découverte des paramétrages d’un reflex pour les 4e année 

Pendant ce temps à l’ISFJ

 

Pendant ce temps à l’ISFJ, nos 4e année (Mastère 1) découvrent tranquillement les rudiments de la photographie. Pour les accompagner : Lisa Miquet, photographe professionnelle mais aussi intervenante à l’Institut Supérieur de Formation au Journalisme. L’objectif de la semaine est clair : familiariser les étudiants avec les différents modèles d’appareils photos. Leur apprendre à faire les réglages manuellement, calibrer les ISO, déterminer la profondeur de champ, les lignes d’horizon, les points de fuites et surtout, gérer eux-mêmes l’ouverture du diaphragme.

Pour cette première approche, le séminaire se déroule en deux parties : la théorie et la pratique. Avant chaque manipulation, Lisa Miquet prépare un cours théorique, pour les orienter au mieux. Une fois cette étape achevée, les étudiants passent à la pratique sous l’œil expert de l’intervenante. Le mois prochain, les 4e année devront rendre un reportage photo en solo. Thème libre, 10 photos légendées, un angle de reportage qui devra apparaître dans le titre.


Témoignages

Eddy Royer

Je n’avais aucune expérience dans la photo. Que ce soit l’aspect théorique avec l’histoire de la photo, les premiers grands reportages, et les grands noms qui ont marqué la profession, ou bien le côté technique (le cadrage, les temps de pose, l’auto-focus…). Tout a été nouveau pour moi. Je trouve que le cours était plutôt bien articulé puisqu’au début on n’avait que l’aspect théorique sur l’histoire de la photographie ou même l’histoire de la création de certain magazine comme Paris Match qui s’inspire de la presse américaine. On nous a expliqué comment faire les réglages et après on nous a laissés en groupe avec un appareil photo. On avait bien le temps de voir comment ça fonctionnait.

Son sujet : La grande Ourcq ou la grande lutte contre le gaspillage.

 

Visuel 3 - Module spécialisé : photo journalisme

© Eddy Royer | Des ustensiles de cuisine pour avoir un service de table à prix modique. 

 

Visuel 4 - Module spécialisé : photo journalisme

© Eddy Royer | L’un des deux principaux rayons de la boutique. 

Julien Renard

Le cours de cette semaine, photo reportage, c’était pour nous former aux bases de la photo. Moi, j’avais zéro connaissance, le seul rapport que j’avais à la photo c’était avec mon téléphone donc du coup je ne connaissais pas trop l’appareil photo réflexe. Ça m’a permis d’apprendre plein de choses, à gérer la lumière, etc. J’ai bien aimé le cours. J’ai bien aimé le fait qu’on soit assez libres pour faire des photos avec des appareils, les petits exercices qu’elle nous a proposé c’était très sympa aussi. Pour mon sujet, soit je fais 10 photos sur la ville de Pontoise pour justement représenter les endroits qui sont importants parce que c’est une ville qui est riche de son histoire. Il y a beaucoup d’artistes qui étaient à Pontoise, et donc il y a un musée là-bas. Il y a aussi pas mal de parcs dédiés à beaucoup d’artistes. Je suis né là-bas.

Son sujet : Pontoise

 

Meried Haned

Alors, moi je suis très contente de cette semaine reportage parce que ça vient pile au moment où je voulais acheter une caméra et travailler avec sur les réseaux. Du coup, c’est vraiment intéressant de voir comment je prends mes photos et tout. J’ai commencé avec mon IPhone, je ne suis pas professionnelle, mais ça m’a permis de développer tout ça. Et, pour mon projet, ça va être un sujet politique parce que je veux faire du journalisme politique tout simplement. J’ai commencé à le traiter déjà, j’ai plusieurs rendez-vous et je me suis dit : je vais saisir l’occasion et faire mon reportage dans cette direction.

Son sujet : Le MAK, plus que déterminé pour revendiquer ses droits bafoués, par le gouvernement Algérien.

 

Visuel 5 - Module spécialisé : photo journalisme

© Meried Haned | Intervention violente et inattendue d’un contestant algérien, lors de la conférence sur la violation par l’Algérie des droits humains en Kabylie. 

 

Visuel 6 - Module spécialisé : photo journalisme

© Meried Haned | Le Relais des Pyrénées, le restaurant où les militants du MAK se rassemblent, dans le 20e arrondissement de Paris. 

Comment reconnaître un média engagé ?

Actualité publiée le

Le contexte médiatique contemporain se caractérise par une profusion des informations et leur traitement parfois plus subjectif qu’indépendant. L’essor de la participation des citoyens au journalisme vient aussi redessiner les frontières classiques du domaine. Dans ce contexte, on voit émerger le concept du média engagé : qu’est-ce que c’est et comment le reconnaître ? 

 

Visuel - média engagé

 

Le média engagé est un concept en construction

 

Avec l’essor des réseaux sociaux et des médias en ligne, on voit émerger une forme de médiatisation de l’engagement social et humanitaire privé ou institutionnel. Favoriser ces sujets et les traiter selon un point de vue partial par certains médias ouvre la voie à un tout nouveau concept journalistique : le média engagé. 

Traditionnellement, l’information objective est perçue par les professionnels, et par le public, comme une caractéristique cruciale d’un bon journalisme. Les professionnels devant alors fournir une actualité traitée de manière égalitaire en mettant de côté les rapports entre journalisme et engagement politique. 

Certains journalistes ont néanmoins un rapport différent à l’engagement : ils considèrent qu’il leur appartient de traiter une actualité sans jamais engager ni leur propre point de vue ni leur opinion. D’autres pensent que leurs compétences journalistiques vont de pair avec un engagement militant, qu’ils assument et affichent dans leurs rendus. Ces derniers sont susceptibles de s’orienter vers les médias engagés, qui consistent en des rédactions qui affichent clairement leurs opinions dans le traitement de leurs sujets. 

 

Le média engagé : une prise de position franche 

 

Le média engagé est proche du journalisme citoyen, qui consiste à donner la voix aux particuliers éclairés sur un sujet. Démocratiquement très viable, c’est une forme de journalisme qui assure la pluralité des opinions dans la sphère informative. Son corollaire malheureux est qu’on voit généralement plus de publications d’opinion, fondées sur un ressenti plutôt que sur des faits avérés et vérifiés. Il n’en demeure pas moins que le journalisme participatif fait intervenir des citoyens engagés, souvent déjà militants au niveau local. 

Dans ce contexte, le média engagé est un regroupement de journalistes ou de citoyens qui s’organise en une rédaction plus ou moins structurée et qui fait état d’opinions fortes et clairement établies. Dans leur processus de publication, ces médias utilisent le gatekeeping soit la sélection stricte des informations traitées et diffusées. Ce filtre est considéré comme un gage qualitatif de leurs publications. L’audience de ces médias engagés est moins large que celle des médias généralistes et parle bien souvent à un public déjà acquis. 

Les médias engagés ne sont donc pas à confondre avec les diffuseurs de fake news ou les tentatives radicales de journalisme participatif en ligne. Il s’agit d’une forme de journalisme émergente, qui répond à un besoin citoyen et qui doit être pris en main par les professionnels du secteur afin de divulguer une information viable et de qualité. À l’ISFJ, les étudiants en Journalisme de l’établissement ont accès à un enseignement d’exception qui leur permet de tout comprendre de la définition naissante et des enjeux des médias engagés. 

La pluralité des médias d’information et des rédactions engagées fonde la démocratie. Les citoyens ont par ce biais accès à de nombreuses approches dans le traitement de l’information, ce qui leur permet de se forger une opinion personnelle, à condition de savoir analyser le contenu de ces rédactions et la manière dont elles sont abordées. 

Qui est le « journaliste masqué » ?

Actualité publiée le 11 janvier 2023

Ses enquêtes sont connues dans toute l’Afrique et la réputation de ce journaliste dont on ne connaît pas le visage ne fait que croître à l’international. Anas Aremeyaw Anas, journaliste d’investigation masqué : qui es-tu ? 

Visuel - Journalisme masqué

 

Le Ghana démocratique a son héros : le journaliste masqué

 

On sait très peu de choses à propos d’Anas Aremeyaw Anas, dit le « journaliste masqué». Né à la fin des années 1970 au Ghana, l’anonymat est l’outil de travail central de ce journaliste d’investigation reconnu désormais internationalement. Politiquement non-classifié, Anas agit sur de nombreux canaux et propose ses enquêtes sous divers formats (majoritairement écrit et documentaire, cependant). 

Son travail d’investigation se concentre sur le respect des droits de l’Homme au Ghana et traite des (nombreux) problèmes de corruption du pays. La PressFoundation du Ghana l’a récompensé du prix du « Meilleur journaliste » en 2016, un an après que Foreign Policy l’ait nommé parmi les principaux penseurs mondiaux. 

 

Deux publications incontournables du journaliste masqué 

 

En 2015, Anas Aremeyaw Anas publie Le Ghana aux yeux de Dieu, une enquête à propos du système judiciaire en place au sein du pays. Son travail aboutit à la destitution de certains juges, bien que le système en place continue de montrer des failles structurelles importantes. 

En 2018 il publie Numéro 12, sur l’administration du football dans le pays. Le président, suite à ces travaux, démantèle littéralement l’association ghanéenne de football à cause de trop nombreux pots-de-vin impliquant des personnalités politiques. 

Anas Aremeyaw Anas a fondé sa propre société d’information, il est à la tête d’une véritable équipe de journalistes d’investigation qui dénonce les dysfonctionnements du système ghanéen. 

Depuis la pandémie de Covid-19, le journaliste masqué a produit deux reportages à propos des conséquences du virus sur la liberté et le respect des Droits de L’Homme au Ghana : un sur les charlatans-guérisseurs et un second sur la véritable utilisation du matériel de prévention et de soin fournis par le gouvernement ghanéen. 

 

Le journaliste masqué : la méthode de l’infiltration 

 

Au Ghana, le journalisme d’infiltration est reconnu et légal. Selon Anas Aremeyaw Anas, des mesures drastiques doivent être prises afin de dénoncer la corruption galopante dans le pays. C’est pour cette raison que ce professionnel a souhaité conserver l’anonymat en masquant constamment son visage. Constitué d’un voile de perles africaines, il lui permet de protéger sa vie (en 2019, il perd un proche collaborateur) et de faire perdurer son travail d’investigation. 

Anas Aremeyaw Anas reconnaît pratiquer un journalisme hybride et il revendique travailler autour de trois axes fondateurs : dénoncer, faire honte et emprisonner (naming, shaming, jailing). 

Œuvrer pour un vrai journalisme d’investigation, capable de faire changer les choses en mettant en lumière les erreurs des systèmes politiques corrompus est la mission principale des journalistes professionnels. L’ISFJ le sait et a à cœur de proposer un enseignement technique et de haut niveau universitaire propre à former une génération de professionnels qui comprend les implications démocratiques de leur travail. 

Perçu comme un véritable héros dans le monde du journalisme anglo-saxon, Anas Aremeyaw Anas a obtenu près d’une cinquantaine de prix aujourd’hui. 

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